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Uranium : le Niger rompt avec Orano et nationalise la SOMAÏR.

Le gouvernement nigérien a mis un terme à son partenariat avec le groupe français Orano dans l’exploitation de l’uranium, en décidant de nationaliser la Société des mines de l’Aïr (SOMAÏR). La mesure a été entérinée au cours du conseil des ministres du jeudi 19 juin 2025.

Créée pour exploiter l’uranium dans la concession d’Arlit, la SOMAÏR était détenue à 63,40 % par Orano et à 36,60 % par l’État nigérien via la SOPAMIN. Selon Niamey, ce partenariat déséquilibré n’a pas respecté les engagements initiaux. Sur plus de 80 000 tonnes d’uranium commercialisées entre 1971 et 2024, Orano aurait capté 86,3 % de la production, contre seulement 9,2 % pour la partie nigérienne.

Le gouvernement reproche en outre à Orano d’avoir abandonné l’exploitation après le coup d’État du 26 juillet 2023, notamment en rapatriant tout son personnel français sans préavis et en déconnectant la SOMAÏR du réseau informatique du groupe. Ce désengagement progressif s’inscrit dans une rupture plus large : dès juin 2024, Niamey avait retiré à Orano le permis d’exploitation de la mine d’Imouraren, l’un des plus grands gisements d’uranium du pays. En réponse, l’entreprise française avait engagé une procédure d’arbitrage international en décembre.

Aucune réaction officielle de Paris ou d’Orano n’a encore été enregistrée depuis l’annonce de cette nationalisation. Mais à Niamey, le ton est clair : le pays veut désormais exercer un contrôle souverain sur ses ressources stratégiques.

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