Le secteur des Véhicules de transport avec chauffeur (VTC) au Bénin traverse une période de turbulences. Entre tarifs au rabais, commissions trop lourdes et coûts d’exploitation en hausse, de nombreux conducteurs tirent la sonnette d’alarme. Certains n’hésitent plus à parler de précarité grandissante, voire d’une impossibilité à vivre décemment de leur travail.
Face à cette situation critique, Jacques Ayadji, ministre conseiller à la présidence de la République, a réuni autour de la même table les deux principales plateformes opérant dans le pays, Gozem et Yango, ainsi que des représentants des chauffeurs de VTC. L’objectif est clair : jeter les bases d’une régulation juste et pérenne du secteur.
Ce rendez-vous tripartite a permis de mettre en lumière les difficultés quotidiennes des conducteurs. Beaucoup dénoncent une chute brutale des tarifs, notamment sur l’application Yango, où certaines courses ne rapporteraient que 300 ou 400 francs CFA. En parallèle, les plateformes continuent de prélever leurs commissions habituelles, ce qui réduit considérablement les marges des chauffeurs. Ajoutez à cela la flambée des prix du carburant, les frais de maintenance ou encore les assurances, et c’est toute la viabilité de leur métier qui est remise en question.
« À ce rythme, il devient difficile de subvenir à nos besoins familiaux. Ce n’est plus une activité rentable », expliquent plusieurs chauffeurs rencontrés. Certains envisagent même de quitter la profession si aucune solution n’est trouvée rapidement.
Le gouvernement ne compte pas rester les bras croisés. Jacques Ayadji a annoncé l’intention de mettre en place un cadre légal pour organiser le secteur des VTC au Bénin. En attendant, il a invité chaque partie à soumettre des propositions concrètes de tarifs minimaux pour les courses. Ces nouveaux tarifs de base devront permettre aux conducteurs de gagner leur vie dignement, tout en laissant une certaine flexibilité aux plateformes pour ajuster leurs marges en fonction du marché.
Ce processus participatif vise à trouver un équilibre entre rentabilité économique et justice sociale, afin de garantir la stabilité d’un secteur de plus en plus crucial pour la mobilité urbaine.
Le dialogue est donc ouvert. Reste à savoir si les propositions à venir permettront d’apaiser les tensions et de redonner espoir à des milliers de chauffeurs qui ne demandent qu’à travailler dans des conditions décentes.




