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Santé : Le secteur privé africain appelé à jouer un rôle clé dans l’élimination du paludisme.

Réunis à Abidjan à l’occasion de l’Africa CEO Forum, plusieurs acteurs majeurs de la lutte contre le paludisme ont lancé un appel fort à l’engagement du secteur privé. « Speak Up Africa », en partenariat avec le RBM Partnership to End Malaria, l’Alliance des leaders africains contre le paludisme (ALMA) et Malaria No More UK, a officiellement inauguré la version francophone de sa campagne « Changez l’histoire et sauvez des vies ».

Cette initiative ambitionne de placer les femmes et les filles au cœur de l’action tout en mobilisant les entreprises pour soutenir les efforts d’éradication de la maladie. En pleine préparation de la 8e reconstitution du Fonds mondial, les acteurs insistent sur l’urgence d’un financement accru face aux besoins croissants. Dr Michael Adekunle Charles, directeur du partenariat RBM, a souligné que l’implication du secteur privé africain est aujourd’hui essentielle : « C’est le moment de co-investir pour l’impact. Quand les entreprises africaines s’impliquent, elles captent l’attention mondiale. » Selon lui, les contributions privées peuvent désormais renforcer les acquis du Fonds mondial en matière de santé et de résilience économique.

Le rapport présenté encourage les entreprises à apporter leur soutien, aussi bien financier qu’en nature, à travers diverses actions : soutenir les plans nationaux de lutte, rejoindre les conseils multisectoriels, canaliser des ressources vers la reconstitution du Fonds mondial, ou encore investir dans le Fonds Voix EssentiELLEs, un mécanisme centré sur les femmes et les communautés locales.

Pour Joy Phumaphi, secrétaire exécutive de l’ALMA, l’engagement des entreprises est crucial : « L’Afrique doit mener une lutte audacieuse contre le paludisme, et le secteur privé est un allié de poids. En misant sur des solutions ancrées dans les communautés, les entreprises peuvent innover, mobiliser et avoir un impact concret. »

L’objectif est clair : lever 4 millions de dollars d’ici 2030 à travers le Fonds Voix EssentiELLEs, pour financer des actions de plaidoyer portées par des femmes et alignées sur les priorités des pays africains. Présent à cette rencontre, le ministre ivoirien de la Santé, Pierre N’gou Dimba, a rappelé l’urgence d’une diversification des sources de financement : « Des communautés en bonne santé sont le socle d’économies solides. Le secteur privé a tout à gagner à éradiquer le paludisme. »

Les femmes et les filles, bien qu’elles soient les plus touchées par la maladie, restent peu représentées dans les sphères décisionnelles. Yacine Djibo, directrice exécutive de Speak Up Africa, insiste : « Investir dans les femmes, c’est accélérer le développement. Elles renforcent les communautés, stimulent l’innovation et brisent le cycle de la pauvreté. » Une étude récente estime qu’une réduction de 90 % de l’incidence du paludisme d’ici 2030 pourrait générer 126,9 milliards de dollars pour le PIB africain. La lutte contre cette maladie est donc aussi une stratégie économique. Enfin, le partenariat entre Speak Up Africa, Canal+ Côte d’Ivoire et le Programme National de Lutte contre le Paludisme illustre l’impact de l’engagement privé. Depuis cinq ans, Canal+ a offert plus de 1,5 million de dollars en temps d’antenne et en soutien matériel. « Nous sommes fiers de contribuer à cette cause. Ensemble, nous voulons changer la donne », a affirmé Adama Koné, directeur général de Canal+ Côte d’Ivoire.

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