Une attaque coordonnée a visé le matin du 2 juin 2025, le camp militaire et l’aéroport de Tombouctou, dans le nord du Mali. Des tirs nourris ont été entendus dans la ville, selon plusieurs sources locales, sécuritaires et l’état-major malien. L’armée affirme avoir déjoué une tentative d’infiltration de combattants terroristes aux environs de 10 heures.
13 assaillants ont été « neutralisés », selon un communiqué, qui ne précise pas s’il y a eu des victimes dans les rangs de l’armée ou parmi les civils. Le ratissage se poursuit dans toute la ville, a ajouté l’état-major. Des obus ont aussi visé l’aéroport situé à deux kilomètres du centre-ville, sans qu’une incursion ne soit signalée. Une source sécuritaire affirme que les assaillants ont agi depuis plusieurs points de la ville, rendant la situation extrêmement tendue. « C’est chaud partout », a-t-elle résumé, évoquant la présence dissuasive de soldats russes à l’aéroport.
Selon un élu local, les terroristes ont utilisé un véhicule piégé qui a explosé près du camp militaire. Des consignes de confinement ont été envoyées au personnel de l’ONU sur place. « La ville est sous le feu », a témoigné un journaliste local, joint par téléphone. Depuis 2012, le Mali est confronté à l’insécurité grandissante liée à la présence de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Tombouctou, ancienne ville sainte classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, avait été occupée par des jihadistes en 2012, avant d’être reprise par les forces françaises début 2013.
Aujourd’hui, les forces armées maliennes opèrent avec l’appui du groupe paramilitaire russe Wagner, après la rupture de la coopération avec la France consécutive aux coups d’État de 2020 et 2021. En septembre 2024, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) avait déjà mené une attaque de grande ampleur à Bamako, touchant une caserne de gendarmerie et un aéroport militaire. L’assaut contre Tombouctou confirme l’intensification des menaces contre les grandes villes du pays.