Le président burkinabè Ibrahim Traoré poursuit sa politique de rupture avec le passé colonial. Il a récemment décidé de supprimer le port des perruques blanches, héritées de l’époque coloniale, pour les juges du Burkina Faso. Depuis novembre 2023, ces derniers arborent désormais des tenues confectionnées avec du faso dan fani, un tissu traditionnel emblématique du pays.
Cette décision va au-delà de l’apparence. Elle symbolise la volonté d’affirmer l’identité nationale et de réduire la dépendance culturelle liée au colonialisme. Selon Ibrahim Traoré, les perruques blanches incarnaient une domination étrangère désormais dépassée.
La réforme inclut également le remplacement des toges noires satinées par des vêtements en tissu traditionnel, réduisant les coûts tout en soutenant les artisans locaux. Ce geste renforce l’économie nationale, le Burkina Faso étant l’un des plus grands producteurs de coton en Afrique.
Le remplacement des perruques s’inscrit dans une politique plus large visant à valoriser les ressources locales et à promouvoir la souveraineté culturelle. Depuis 2023, le gouvernement encourage l’usage de produits locaux dans les institutions publiques, consolidant ainsi l’indépendance économique du pays.
Le ministre de la Justice a salué cette initiative, soulignant qu’elle modernise le système judiciaire tout en rendant hommage à l’héritage culturel du Burkina Faso.
Le Burkina Faso n’est pas seul dans cette dynamique. D’autres pays africains repensent également les symboles hérités du colonialisme. Au Kenya, le port des perruques blanches fait l’objet de débats similaires. Ces initiatives traduisent une volonté collective de réaffirmer les identités culturelles nationales tout en tournant la page des influences perçues comme oppressives.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Ibrahim Traoré multiplie les mesures visant à renforcer l’indépendance du pays. L’expulsion des troupes françaises et la promotion des produits locaux illustrent cette vision.
Avec cette réforme, le Burkina Faso affirme un message fort : en valorisant ses traditions, il trace un chemin vers une Afrique fière de son patrimoine et tournée vers l’autonomie.