Le Maroc s’engage dans une réforme ambitieuse de son Code de la famille ou Moudawana, afin d’améliorer les droits des femmes et d’adapter le cadre juridique aux évolutions sociales.
Le 16 janvier 2025, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a annoncé la création d’un comité spécialisé pour réviser ce texte fondateur. Ce groupe comprend des représentants des ministères de la Justice, des Habous et des Affaires islamiques, ainsi que de la Solidarité, avec la collaboration du Conseil supérieur des oulémas. L’objectif est d’harmoniser les valeurs religieuses et culturelles marocaines avec les exigences d’une législation moderne.
La réforme introduit plusieurs dispositions majeures. En effet, toute polygamie nécessitera le consentement explicite de la femme. Son refus rendra cette pratique impossible pour le mari. Il sera uniformisé à 18 ans pour les filles et les garçons. Les exceptions pour les mineurs seront strictement encadrées, limitées aux cas des jeunes de 17 ans. Le travail des femmes au foyer sera reconnu et pris en compte dans l’évaluation des richesses acquises durant le mariage. Les mères pourraient obtenir la tutelle légale (wilaya) sur leurs enfants, et conserver la garde même en cas de remariage.
Le gouvernement marocain souhaite intégrer les contributions de divers acteurs : universitaires, chercheurs, partis politiques et associations. Cette approche participative vise à garantir un équilibre entre la tradition et la modernité. Le Conseil supérieur des oulémas jouera un rôle clé pour assurer la conformité des réformes avec les principes religieux.
La présentation des grandes lignes par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, en décembre dernier, avait déjà suscité un débat public animé. Avec cette réforme, le Maroc confirme sa volonté de progresser vers une société où les droits des femmes sont mieux protégés et valorisés, tout en respectant son identité culturelle et religieuse.