L’ex-ministre ivoirien des Droits de l’Homme, Joël N’Guessan, également ancien porte-parole du RHDP, est attendu ce jeudi 19 juin 2025 devant le procureur de la République à Abidjan-Plateau. Il a été placé en garde à vue la veille, à la suite d’une convocation liée à des propos tenus sur la présidentielle d’octobre prochain.
Dans une interview relayée par plusieurs médias, Joël N’Guessan a mis en cause certains magistrats dans le processus d’exclusion de figures politiques de la liste électorale. Il a notamment cité le cas de Tidjane Thiam, estimant que « ce ne sont pas les hommes politiques, mais les magistrats qui sont responsables » des blocages. Il a même averti que toute violence électorale à venir serait, selon lui, imputable aux décisions de ces derniers.
Des propos jugés diffamatoires par l’appareil judiciaire, qui réaffirme son indépendance face aux critiques de manipulation. Le contexte politique est tendu : plusieurs leaders de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, ont été écartés de la course électorale par des décisions judiciaires, suscitant une vive contestation.
L’affaire Joël N’Guessan cristallise ainsi un climat déjà explosif, à quatre mois d’un scrutin majeur. Reste à savoir si la justice considérera ses propos comme une attaque contre l’institution judiciaire ou comme une expression de liberté d’opinion dans un débat politique sensible.