Le Maroc s’apprête à franchir un cap historique dans le secteur automobile. En 2025, le Royaume ambitionne de produire un million de véhicules, doublant ainsi sa capacité actuelle. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de croissance portée par des investissements constants, une organisation logistique performante et une orientation stratégique vers l’export, notamment vers l’Europe.
À travers cette ambition, le pays entend renforcer sa position dans les chaînes de valeur mondiales de l’industrie automobile, en capitalisant sur les performances de ses deux principaux sites de production : Renault (à Tanger et Casablanca) et Stellantis (à Kénitra). Ces usines assemblent chaque année des centaines de milliers de véhicules, dont certains modèles électrifiés. L’objectif du million est considéré comme atteignable par les experts du secteur, tant les infrastructures et la logistique sont déjà alignées.
Parmi les atouts majeurs du Maroc figure le port de Tanger Med, plateforme logistique stratégique située à seulement 15 km des côtes espagnoles. Grâce à sa capacité à accueillir plus de 20 000 cargos par an et à ses liaisons maritimes rapides vers l’Europe, ce hub permet un acheminement efficace des véhicules vers les marchés européens en moins de 24 heures. La zone industrielle attenante, Tanger Automotive City, a récemment été étendue à 1 185 hectares, pour faire face à la hausse continue des flux.
En 2025, cette zone devrait traiter près de 580 000 véhicules, essentiellement produits par Renault et Stellantis, mais aussi près d’un demi-million de camions et plus de 8 millions de conteneurs. La montée en puissance de cette interface logistique conforte le Maroc dans son rôle de passerelle industrielle entre l’Afrique et l’Europe. Ce développement s’inscrit dans une stratégie globale de transformation économique. Le secteur automobile est désormais le premier secteur exportateur du pays, générant des milliards de dirhams de recettes chaque année. À cela s’ajoute une politique industrielle volontariste, favorisant l’intégration locale des composants, le développement de compétences techniques et l’adoption progressive des technologies liées à la transition énergétique.
À court terme, la production marocaine s’oriente également vers une part croissante de véhicules électriques et hybrides. Le pays attire des investissements étrangers dans la fabrication de batteries, de pièces spécifiques et dans la formation de main-d’œuvre qualifiée. Le pari du million de véhicules en 2025 n’est pas qu’un chiffre : il représente une étape stratégique dans la montée en gamme de l’industrie nationale, et un signal fort adressé aux partenaires économiques du Royaume. Le Maroc veut désormais être perçu non plus comme un simple atelier d’assemblage, mais comme un acteur incontournable de l’automobile mondiale, capable d’innover, de produire en volume et de répondre aux exigences croissantes du marché international.
