Un raid aérien de l’armée nigériane a causé la mort d’au moins 20 civils, samedi 31 mai 2025, dans le district de Maru, au nord-ouest du pays. L’opération, censée répondre à une attaque de bandits dans les villages de Mani et Wabi, a frappé par erreur un groupe d’autodéfense local.
Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, l’avion militaire aurait confondu les villageois armés, partis traquer les assaillants, avec les criminels recherchés. Les victimes se trouvaient entre les villages de Maraya et Wabi au moment de la frappe. « Ils étaient venus aider à récupérer les personnes enlevées et le bétail volé », a expliqué un habitant, consterné par le drame.
Ce n’est pas la première fois que l’armée commet une telle bavure. Depuis 2022, au moins deux frappes meurtrières similaires ont endeuillé l’État de Zamfara. En décembre 2023, un raid avait tué 85 fidèles musulmans rassemblés pour prier dans l’État voisin de Kaduna. Et en 2017, plus de 100 déplacés avaient trouvé la mort à Rann, dans le nord-est. Amnesty International a exigé une enquête impartiale et transparente, dénonçant l’illégalité de ces frappes répétées contre des civils. L’armée, de son côté, n’a pas encore communiqué officiellement sur l’incident.
Dans le nord-ouest du Nigéria, les « bandits » opèrent en toute impunité, pillant villages et kidnappant les habitants contre rançon. Les forces armées, sur-sollicitées, peinent à distinguer les menaces, entraînant des erreurs tragiques aux conséquences humaines lourdes.