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Présidentielle ivoirienne : 04 figures de l’opposition définitivement écartées.

En Côte d’Ivoire, quatre personnalités majeures de l’opposition ne figureront pas sur la liste électorale définitive pour le scrutin présidentiel prévu le 25 octobre 2025.

Cette liste, rendue publique ce mercredi 4 juin, exclut formellement Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro. Tidjane Thiam, leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été radié en avril à la suite d’une décision judiciaire contestant sa nationalité au moment de son inscription. Les trois autres Gbagbo, Blé Goudé et Soro étaient déjà exclus depuis plusieurs années en raison de condamnations judiciaires, et leur situation n’a pas été revue. Aucun de ces quatre opposants ne pourra donc participer à l’élection présidentielle, ni même voter.

Le président sortant, Alassane Ouattara, âgé de 83 ans, reste inscrit sur la liste mais n’a pas encore annoncé s’il comptait se représenter. Il avait été réélu en 2015 et en 2020 avec plus de 80 % des suffrages. Face à cette situation, la contestation monte. Le PDCI a dénoncé une dérive autoritaire et appelé à des manifestations sur l’ensemble du territoire. Tidjane Thiam, depuis l’étranger, a saisi le Comité des droits de l’homme de l’ONU et fustige une décision « symptomatique du recul démocratique en Côte d’Ivoire ». Du côté du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, le secrétaire général Jean-Gervais Tcheide regrette le « passage en force » du pouvoir. Il assure que le combat se poursuivra.

Des candidatures issues de l’opposition restent cependant en lice : celles de Simone Gbagbo, Jean-Louis Billon et Pascal Affi N’Guessan notamment. Pour le pouvoir, il ne s’agit pas d’un règlement politique. « Ce sont des affaires juridiques, pas des décisions d’Alassane Ouattara », a déclaré le porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani. Le gouvernement affirme que les règles démocratiques sont respectées, et que les meetings de l’opposition se tiennent librement. La Commission électorale indépendante (CEI) rejette quant à elle toute partialité. Son président, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a rappelé que la révision de la liste électorale, souhaitée par plusieurs partis, nécessiterait entre six et sept mois un délai incompatible avec l’échéance électorale.

La liste électorale définitive compte 8,7 millions d’électeurs, dans un pays de 30 millions d’habitants, dont près de la moitié a moins de 18 ans. Malgré les critiques, la CEI défend la légalité de ses décisions et appelle au respect de l’État de droit.

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