Téhéran a réagi ce lundi 23 juin aux bombardements américains ayant ciblé plusieurs installations nucléaires sur son sol, promettant une riposte à la hauteur de ce qu’elle qualifie de provocation majeure. Alors que la guerre entre Israël et l’Iran entre dans son onzième jour, la République islamique parle de « conséquences imprévisibles » et accuse Washington d’avoir franchi un point de non-retour.
Dans un contexte d’escalade régionale, l’armée américaine a bombardé le dimanche 22 juin des sites stratégiques iraniens, notamment ceux de Fordo, Ispahan et Natanz, avec pour objectif affiché de désorganiser le programme nucléaire iranien. Le Pentagone affirme que ces frappes ont infligé des dommages considérables. Une déclaration que les responsables iraniens contestent, assurant que des stocks d’uranium enrichi ont été préservés.
Le porte-parole des forces armées iraniennes, Ebrahim Zolfaghari, a prévenu que ces attaques élargissaient désormais le champ des cibles légitimes pour l’Iran et pouvaient « ouvrir la voie à une extension du conflit dans toute la région ». Il a aussi promis des « opérations puissantes et ciblées ». Cette réaction intervient alors que le chef de la diplomatie iranienne est attendu à Moscou pour s’entretenir avec Vladimir Poutine, et que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) convoque une réunion d’urgence. Le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, a toutefois estimé qu’il est encore trop tôt pour évaluer précisément l’ampleur des dégâts causés aux sites nucléaires.
Sur le terrain, les pertes humaines s’alourdissent. Selon des chiffres officiels, plus de 400 Iraniens, principalement des civils, auraient péri depuis le début du conflit. En Israël, les tirs de représailles auraient fait 24 morts. Le président américain Donald Trump, qui a revendiqué les frappes, les justifie par la volonté de contrer une menace nucléaire imminente. « Si le régime iranien actuel est incapable de rendre à l’Iran sa grandeur, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime ? », a-t-il lancé, suscitant des inquiétudes sur les véritables intentions de Washington.
Par ailleurs, les États-Unis craignent une fermeture du détroit d’Ormuz, axe clé du commerce pétrolier mondial. Le secrétaire d’État Marco Rubio a appelé la Chine à intervenir diplomatiquement pour prévenir une telle action. Alors que l’Iran multiplie les mises en garde et que les tensions régionales atteignent un niveau critique, les appels à la retenue se font rares. L’avenir immédiat du Moyen-Orient semble suspendu aux choix stratégiques des grandes puissances impliquées dans ce conflit à haut risque.