La FAO a lancé la seconde phase de son Programme phytosanitaire africain, visant à renforcer la lutte contre les ravageurs agricoles grâce à des outils numériques de surveillance. Cette initiative, menée en partenariat avec la CIPV (Convention internationale pour la protection des végétaux), s’appuie sur un projet pilote mené en 2023 dans 11 pays africains.
Depuis Pretoria, où le lancement a eu lieu ce mardi 24 juin, plus de 50 experts phytosanitaires venus de neuf pays sont formés aux diagnostics numériques, à la collecte de données géolocalisées, à l’usage de tablettes GPS et à des applications d’enquête terrain.
L’objectif est clair : bâtir un bouclier continental contre les ravageurs comme la chenille légionnaire d’automne, responsable à elle seule de 9,4 milliards de dollars de pertes agricoles chaque année en Afrique. Pour cela, les agents formés devront à leur tour former les services phytosanitaires dans leurs pays respectifs.
Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, a souligné l’importance d’équiper les acteurs de terrain d’outils modernes, afin de protéger la sécurité alimentaire, les échanges agricoles et les écosystèmes. Le programme bénéficie d’un soutien financier de l’Union européenne, du Royaume-Uni et, initialement, des États-Unis.
Le ministre sud-africain de l’Agriculture, par la voix de son directeur de la santé des végétaux, a appelé à une application plus rigoureuse des normes phytosanitaires, notamment dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). L’initiative s’inscrit également dans la stratégie de santé des végétaux de l’Union africaine.
Chaque année, les ravageurs détruisent jusqu’à 40 % de la production agricole mondiale, mettant en péril la sécurité alimentaire, les revenus des agriculteurs et l’équilibre des écosystèmes. Pour l’Afrique, cette lutte est aujourd’hui numérique, concertée et urgente.
