InternationalSanté & Bien-être

Nigéria : une campagne record pour vacciner 106 millions d’enfants contre la rougeole, la polio et la rubéole

Le Nigéria vient de lancer l’une des plus vastes campagnes de santé infantile de son histoire. L’objectif est ambitieux : protéger plus de 106 millions d’enfants contre la rougeole, la rubéole et la poliomyélite grâce à une approche intégrée et déployée sur l’ensemble du territoire.

La première phase a débuté ce 7 octobre 2025 dans 20 États du nord classés à haut risque, ainsi que dans l’État d’Oyo au sud-ouest. Une seconde phase est prévue en janvier 2026 pour couvrir les États restants, principalement situés dans le sud du pays.

Cette campagne cible les enfants de 0 à 14 ans pour la rougeole et la rubéole, et ceux de moins de 5 ans pour la polio. Elle mobilise des milliers de professionnels de santé à travers des points fixes, des sites mobiles et des équipes itinérantes, afin d’atteindre même les zones les plus reculées.

Au-delà des vaccins, la campagne inclut des traitements pour les maladies tropicales négligées, la chimio-prévention du paludisme saisonnier, ainsi que la vaccination de routine pour renforcer l’immunité à long terme.

Cette stratégie s’inscrit dans le cadre du programme national « Soins de santé primaires sous un même toit », qui vise à accélérer l’accès aux soins essentiels pour les enfants nigérians et à renforcer le système de santé local.

Cette mobilisation nationale intervient dans un contexte de résurgence du poliovirus variant de type 2 (PVDVc2) et d’épidémies de rougeole et de rubéole, en particulier dans le bassin du lac Tchad. Le Nigéria travaille de concert avec ses voisins Cameroun, Tchad, Niger et République centrafricaine dans le cadre d’un plan transfrontalier destiné à stopper ces flambées d’ici fin 2025, et à éliminer les risques résiduels d’ici fin 2026.

Grande nouveauté cette année : le Nigéria remplace le vaccin contre la rougeole seul par un vaccin combiné rougeole-rubéole. Une évolution stratégique, puisque la rubéole, souvent bénigne chez l’enfant, peut avoir des conséquences dramatiques si elle est contractée pendant la grossesse.

Pour garantir le bon déroulement de cette campagne nationale, des formateurs ont été déployés dans chaque État. Le gouvernement a repensé les modalités de paiement des agents de terrain, modernisé les systèmes de collecte de données et renforcé les contrôles pour assurer une couverture équitable et transparente.

Le ministre de la Santé, Professeur Ali Pate, a salué l’engagement des soignants : « Aucun parent ne refuserait quelque chose qui protège son enfant. Les vaccins sont sûrs, et ils sauvent des vies. »

Cette vaste opération est soutenue par de nombreux partenaires tels que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF, Gavi, l’Alliance du Vaccin, le Rotary International, la Fondation Gates, les CDC africains, des ONG locales, ainsi que des leaders traditionnels et religieux.

Selon le Dr Mohammed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique : « L’approche intégrée du Nigeria est un modèle à suivre. Elle nous rapproche d’un avenir où aucun enfant africain ne souffrira de maladies évitables. »

Les résultats sont déjà encourageants : lors de récentes campagnes menées dans 11 États du nord, plus de 3,1 millions d’enfants ont été vaccinés, 500 000 enfants malnutris ont reçu des compléments nutritionnels, et 150 000 enfants ont bénéficié de traitements préventifs contre le paludisme.

Partager :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *