Le 31 mars 2025, le Niger a franchi un cap majeur avec l’adoption d’une nouvelle Charte de la refondation, marquée par un changement historique dans la politique linguistique du pays. Le hausa, une langue largement parlée à travers le Niger, a été officiellement proclamé langue nationale, tandis que le français, autrefois langue officielle, a été rétrogradé au statut de langue de travail, au même titre que l’anglais.
Dans la Charte récemment adoptée, la langue officielle n’a plus de place, signifiant un renversement de l’ordre linguistique au Niger. Le français, qui a dominé comme langue officielle, perd sa position au profit du hausa, et c’est un changement radical pour un pays qui a longtemps été lié à l’influence coloniale française. Désormais, la priorité est donnée à la langue qui est parlée par la majorité de la population, marquant ainsi un tournant décisif dans l’affirmation de l’identité culturelle et linguistique nigérienne.
Cette réforme linguistique ne se limite pas à un simple ajustement culturel : elle fait partie d’un plan plus large initié par la transition politique qui a pris forme après le renversement du gouvernement précédent. Le 26 mars 2025, le général Abdourahamane Tiani a été officiellement investi président de la République du Niger, débutant une transition de 60 mois. Cette Charte de la refondation, promulguée par Tiani, est donc un document central qui réaffirme la souveraineté du pays tout en tournant le dos à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
