Politique & Société

Bénin: un locataire poursuivi pour escroquerie, son propriétaire surgit à la criet pour réclamer les impayés.

Une scène aussi inattendue que révélatrice s’est jouée ce mardi devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Alors que le tribunal jugeait un homme accusé d’avoir escroqué 15 millions de FCFA à son pasteur, son propriétaire en a profité pour venir réclamer six mois de loyers impayés.

L’audience a pris une tournure pour le moins surprenante lorsque le bailleur, accompagné d’un intermédiaire se disant ami du prévenu, s’est présenté à la barre pour réclamer 600 000 FCFA, représentant six mois de loyers en souffrance.

Le locataire, actuellement en détention provisoire, est accusé par le parquet spécial d’avoir usé d’un faux décret présidentiel pour convaincre un pasteur de lui verser 15 millions de FCFA. Une escroquerie savamment orchestrée, selon l’accusation, qui visait à faire croire à un projet soutenu au plus haut sommet de l’État.

Parallèlement, l’homme est aussi accusé d’avoir extorqué 100 000 FCFA à un ami en lui faisant croire qu’il jouait un rôle clé dans l’organisation du festival « Vodun Days » à Ouidah. À la barre, il a reconnu les faits, avouant qu’il n’avait aucune implication réelle dans l’événement.

Profitant de la comparution de son ancien locataire, le propriétaire est venu réclamer son dû. Il était accompagné de l’ami du prévenu, qui avait jusque-là servi d’intermédiaire dans le paiement des loyers. Ce dernier a déclaré : « Ce n’est pas mon métier, je ne suis pas un démarcheur. C’est moi qui lui ai trouvé l’appartement et je faisais le lien avec le propriétaire. »

Le juge, interloqué, a ironisé : « Vous avez escroqué près de 15 millions à votre pasteur, et vous n’êtes même pas capable de régler six mois de loyer ? »

Une remarque à laquelle le ministère public a renchéri : « Vous n’avez ni travail, ni argent, et vous allez louer un logement à 100 000 FCFA le mois ? »

Après cette audience pleine de rebondissements, le dossier a été renvoyé au 24 juin 2025, date à laquelle le ministère public présentera ses réquisitions. Le prévenu reste en détention en attendant le jugement final.

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